"Pax melior est quam iustissimum bellum" La paix est meilleure que la plus juste des guerres. Proverbe Templier

les chevaliers de la table ronde


La mythologie celtique est basée sur une tradition orale, historiquement transmise par les bardes, bardesses. Au Moyen Âge, bien après la disparition des mages et des bardes, un certain nombre de monastères entreprirent de coucher les traditions de leurs matière de Bretagne, elle-même inspirant des romans à des auteurs comme Chrétien de Troyes ou des chansons de geste, plus populaires.
Apparition du graal, enluminure du XVe siècle
La Table ronde réside dans les légendes arthuriennes à la cour de Camelot du Roi Arthur. Elle fut dressée après que Merlin l'Enchanteur eut révélé à Arthur la nécessité de créer une assemblée faite des chevaliers les plus preux afin de retrouver le Graal. Elle rappelait qu'ils héritaient de leur place uniquement sur leurs mérites par rapport au roi peut réintroduire une hiérarchie, ce siège est choisi au hasard parmi les derniers[???]. Elle symbolise l'égalité et la fraternité entre les chevaliers. Outre l'intérêt de rassembler les meilleurs chevaliers du royaume, cette table était destinée à recevoir le Graal, quand il aurait été retrouvé.
Tous les chevaliers appelés à s'asseoir à cette Table ont été vite identifiés, sauf un. Quiconque s'asseyait dans le siège vacant sans avoir été élu était englouti par la terre ; c'est pourquoi cette place s'appelait le Siège Périlleux. Il semble que cet ajout où seul le plus pur d'entre eux peut s'asseoir est un rajout chrétien tardif ; en effet dans la légende celtique ce serait Lancelot du Lac qui découvre le Graal, mais d'un point de vue chrétien, sa relation adultère avec Guenièvre, l'épouse du roi Arthur, le rend impur. C'est donc Galahad, qui trouvera le Graal, le rapportera à la Table ronde et s'assiera dans le Siège Périlleux. Ce retour du Graal à la Table ronde marque la fin des Temps Aventureux, la fin de la quête. Les chevaliers de la grande table légendaire devaient fidélité à leur roi et au Saint Graal!
Il n'existe pas de version unique et complète racontant l'histoire des chevaliers de la Table ronde. Bien qu'écrites à des siècles de distance par des auteurs de cultures très diverses, toutes les versions sont regroupées sous le terme générique de "légende arthurienne", à cause de la position prépondérante qu'occupe le personnage du roi Arthur. On y retrouve régulièrement les principaux protagonistes : Arthur, Merlin, Lancelot du Lac, Guenièvre, etc. auxquels s'ajoute l'histoire de nombreux personnages : Gauvain, Mordred, la fée Morgane, Viviane, Tristant et Iseut, etc. La combinaison des caractères et des situations permet à chaque auteur d'exprimer sa sensibilité sur un sujet précis.
Bien qu'étant liée à une époque pré-chrétienne ou en voie de christianisation, l'histoire des chevaliers de la Table ronde a été revisitée par des auteurs chrétiens, tels que Chrétien de Troyes, qui ont introduit des éléments et des symboles chrétiens inconnus dans les versions les plus anciennes, tel le saint Graal.
Par exemple, dans une des écritures modernes de cette légende nous trouvons le thème suivant : la Bretagne est corrompue par divers pouvoirs maléfiques, et la quête revient autant à défaire un par un les maléfices auxquels sont soumis les sujets de Bretagne, qu'à trouver le Graal. Une fois le Graal emporté en Palestine, les enchantements et maléfices disparaissent, ainsi que les pouvoirs de Merlin l'Enchanteur et Excalibur, l'épée du roi, est restituée à la Dame du Lac. D'une certaine manière, le dénouement et les actes trompeurs qu'Uther Pendragon a commis pour engendrer Arthur finissent par avoir une conséquence (amoureux d'une femme, il s'était fait passer pour son mari afin de passer une nuit avec elle, d'où est né Arthur). Ceci, en fait, s'inscrit dans l'idée que la magie dissipée, les enchantements et maléfices disparaissent, et que l'homme se retrouve à devoir assumer la responsabilité de ses actes.
La lutte du bien et du mal est un thème récurrent. Les rôles sont en général bien définis : les chevaliers de la Table ronde se battent pour le bien et la grandeur du Royaume, les chevaliers qui les combattent sont jaloux ou traîtres. Quelques personnages restent "hors norme" : Merlin l'Enchanteur, à la fois sage conseiller du roi et fils du Diable qui lui donna le pouvoir de voir le passé ; Dieu le racheta du fait de la pureté des actions de sa mère et lui offrit le pouvoir de voir le futur. Ainsi, Merlin l'Enchanteur est similaire au mythe de Prométhée et d'Épiméthée, les premiers des hommes. De même, Viviane est à la fois une frêle jeune fille aimant Merlin d'un amour pur et une puissante fée qui, en emprisonnant Merlin l'Enchanteur, favorisera la chute du royaume. Les récits représentent le Mal comme étant bien plus présent que le Bien (la plupart des preux chevaliers finiront par trouver la mort, y compris Arthur). Plutôt que de l'attaquer directement et par là de choisir son camp, Merlin l'Enchanteur préfère laisser aux hommes le pouvoir de choisir par eux-mêmes leur destin, de même qu'il se laisse définitivement enfermer, en toute connaissance de cause, par Viviane. La magie, dans le contexte de la quête du Graal, bonne ou mauvaise, altère invariablement le jugement et la perception des hommes.